mercredi 20 août 2008

Wwoof a Jalovik, Serbie

Chez Vivienne et Boudewijn. Allemande et hollandais. Vivienne a une formation très pro en agriculture biodynamique. Ils ont commencé l’aventure cette année mais vendent déjà sur le marché! Je suis ici avec Michelle, wwoofeuse, comme moi, américaine, pas comme moi; elle a 39 ans lundi 18 août, artiste, pas comme moi non plus! Ici il y a 3 chèvres, un mouton (une moutonne :)), un chat et 4 petits et 4 hectares de terres, dont un paradis de tomates (tomate se prononce paradise en serbe...). On parle anglais toute la journée, ce qui est parfois un peu difficile, 1ere fois que personne autour de moi ne parle pas français, ce qui me fait plaisir, c’était trop facile (!), mais ça demande pas mal d’effort de concentration, surtout que chacun a son accent!
Je vous presente



Vivienne, petit tracteur mais grande travailleuse!...


...Bou, maitre des lieux...



...Michelle, woofeuse, americaine, artiste, heureuse, bonne humeur a la ferme...





... et Golubitza, une des 3 happy goats de la ferme!

Les expériences Wwoof sont en général très fortes, parce que du jour au lendemain tu vis 24h/24 avec des gens que tu connaissais pas du tout avant. Très vite tu deviens très proche, tu partages tout, ce qui fait que les émotions sont très fortes, tu peux facilement être très énervé comme très enthousiaste, mais tu peux pas forcément le dire, quand t’es énervée, parce que t’es pas chez toi ! Mais tu ne peux pas ne pas avoir de jugement, même si t’essayes d’avoir un regard extérieur sur le mode de vie des gens. Tu peux pas parce que tu vis avec eux ! T’es bien plus qu’un invité. C’est comme vivre dans une communauté du jour au lendemain. Plus qu’une coloc, parce que tu travailles ensemble, en plus de vivre dans la même maison et de manger ensemble. Et ces expériences sont d’autant plus fortes quand les hotes sont jeunes (comme c’est le cas ici en Serbie, Viv et Bou ont 30 ans) et la tête pleine de projets. Ca veut dire que rien n’est encore immuable, tout est en construction, donc les hotes se nourrissent aussi de ce que tu peux leur apporter, tu ne peux pas être neutre. C’est différent quand tu es dans une famille, ou de nombreuses règles sont déjà instaurées.

Et donc tout ça pour dire que la ou je suis en ce moment je sens que c’est une relation très forte, comme ça l’a été chez Erwan, parce que ce sont des gens très disponibles. Ici le travail est plutôt dur, du genre désherber tout un champ de poivron avec une sorte de bêche… mais c’est ça, la vie bio !! Mais maintenant que j’ai appris la technique pour pas se casser le dos, ça va beaucoup mieux ! Et puis on fait aussi des beaux tas de fumier, le plus important, le compost ! L’élément le plus vivant de la ferme et donc le plus précieux. Puis on recolte des graines pour la saison prochaine...

On mange on ne peut plus healthy, des tomates a gogo, et de toutes les sortes, des vraies cœur de bœuf ultra charnues, fraîchement cueillies, directement englouties… C’est tomate au p’tit déj, tomate au déjeuner et tomate le soir…


Sinon, a part ca, je n'ai pas trop l'energie necessaire pour visiter la Serbie! Et oui, c'est dingue, mais je me sens bien chez Vivienne et Bou et pas trop l'envie de bouger pour l'instant. Ici l'alphabet est cyrillique et je n'apprends pas le serbe mais on rencontre quand meme quelques serbes, les amis de Vivienne et Bou. Ils sont tres sympas et Viv est bonne traductrice.



Sortie en barque sur le fleuve avec Tziga et Anna. Le soleil, ca fait fermer les z yeux!

Ce fameux festival de fanfare est passe maintenant, je suis arrivee apres, mais j'irai peut etre faire un tour dans le village ou ca s'est deroule, Guca, ou certains films de Kusturica ont eu lieu.

Istanbul, pendant, avant et apres



Ca, c est Istanbul

Ca y est, j’ai retrouvé mon chemin! De nouveau un pied a terre. Je me suis sentie un peu égarée un moment, après avoir choisi d’abandonner la Géorgie. Je me trouvais alors a Istanbul et m’y sentais si bien que j’ai voulu me laisser porter par l’ambiance de la ville et regarder le temps et les gens passer: les hommes et les femmes sont si beaux, si élégants. Apres avoir passé quelques jours dans une région aride de la Turquie, chez Sadan (cf. Wwoof a Mosna), je me suis vraiment sentie bien au bord de la mer.


Ambiance tres feminine chez Sadan! Ici, a sa pension, sorte de table d hote, qu elle a ouverte recemment avec des amies



Ca c est aussi avec Sadan, chez des agriculteurs turcs. Recolte en fin de journee, apres avoir visite la campagne et les differents types de cultures. Passionnant!

Ca m’a donné une bouffée d’air pur après la Roumanie (c’est la que je me suis rendue compte que j’en avais besoin!), ou les roumains, de ce que j’ai pu en voir, ont du mal a accepter leur pays. Alors que je pouvais sentir la fierté des Turcs, sereins, pas besoin de prouver quoi que ce soit a quiconque, conscients de leurs valeurs. Et une fraîcheur de vivre! Grande sensation de liberté a Istanbul.



Tres cordialement invitee a partager le petit dejeuner de ces deux turs, face a la mer! Royal, quand on est charge comme un mulet. Premiere approche de l accueil turc!

Istanbul. J’ai l’impression d’y avoir passé beaucoup de temps! C’est que je l’ai savouré, ce temps, je n’ai pas eu du tout envie de courir après chaque monument, tout a fait spectaculaire cela dit, que l’on peut y visiter; trop plein de touristes du monde entier! J’ai troqué ce stress contre un long moment a boire du thé sur une terrasse, un moment a chiner un bonnet turc avec un mec un peu artiste, une petite coupe chez le coiffeur ou a partager un sandwich de maquereau avec mes acolytes français et turcs.



Le bonnet turc, indispensable pour manger ce bon sandwich au maquereau!

Et puis j'avais le luxe d'etre hébergée par la niece de Sadan et d'avoir le double des clefs de l'appartement puisqu'elle travaillait dans un restaurant toute la journée; un vrai petit chez moi, completement autonome.


Olivier, francais rencontre dans le bus pour Istanbul. On a passe un chouette moment ensemble, a flaner.

Istanbul. La mer, scintillante sous le soleil si haut dans le ciel et si chaud. Les bazars ou afflue la foule. Pêcheurs par centaines sur les ponts qui enjambent le Bosphore. Bateau pour l’Istanbul asiatique. Les danseurs! Les danseurs de la Mer Noire qui se réunissent tous les dimanches de l’année sur cette place publique.


Une mosquee, vue d Istanbul asiatique, a la tombee du jour.

Les baklavas. Le hammam. La mosquée. L’appel de l’imam, qui surplombe d’un coup le bruit de l’agitation de la ville. Les hommes attendent à l’ombre des arbres séculaires. Ailleurs, le soleil tape. Le charme des hommes… indiscutable! La vie nocturne, aussi mouvementée que le jour, du jamais vu auparavant.


Les fameux baklavas!! En compagnie de Serdar, Agah, turcs, et Yoann, francais (et le photographe dans la glace). Les rencontres dans le tram c est chouette!

Et pendant tout ce temps je n’avais pas particulièrement envie de prendre une décision pour la suite de mon voyage. J’ai préféré laisser les choses se décanter petit à petit. Mais quand j’en ai eu marre d’être une touriste, je me suis retrouvée le bec dans l’eau! Ou aller maintenant?


La mosquee Bleue, de nuit

La motivation de mon voyage n’a jamais été de faire du tourisme et de lézarder au soleil. Ca m’ennuie vite! C’est pour ça que j’ai choisi le Wwoof: avoir un but a un moment donné avec des gens donnés. Et la, ça faisait déjà plus de deux semaines que j’avais quitté la dernière ferme, celle de Mosna. Certes j’avais pas eu le temps de m’ennuyer entre le delta, un bain de boue près de Constanta, un séjour a la campagne en Turquie et Istanbul. Mais je ressentais le besoin d’être de nouveau active!

Souvenir des vacances passees avec Cristina et Irina, a Sfantu Gheorghe, au delta du Danube.





Cristian, Louise et Tommy, la team de mes compagnons allemands du delta du Danube. Supers compagnons!



Bain de boue avec Louise, en Roumanie. Extra! Je suis a gauche!

Pas de nouvelles de la Serbie et l’idée de peut-être faire un tour en Macédoine, parait que c’est joli, mais rien de plus précis pour la suite et surtout, pas trop motivée. Alors je me suis laissée convaincre par une dernière escapade touristique, a Cannakale et Troya ; pèlerinage sur les tombes des soldats français, anglais et turcs (vestiges de la 1ere Guerre Mondiale) et sur les ruines de la mythologie grecque avec Yoann, français, et ses deux hotes turcs (aussi les miens!), Serdar et Agha. Ca été un bon moment mais j’étais pressée de partir! Trop chaud la Turquie, trop de problèmes d’eau, des champs grillés par le soleil a perte de vue, un vent qui donne mal a la tête, cette impression d’être déshydratée par le vent sec.



Sur le memorial anglais a Cannakale, avec Serdar, Agah, Yoann et les nos hotes de Cannakale! Partout ou tu vas en Turquie, t as des hotes particuliers!

Et hop la, enfin réussi a prendre un bus et a me décider pour la Macédoine. Voyage pénible, seulement 14h mais 2h a la douane bulgare et le bus qui s’est arrêté dans toutes les boutiques duty free jusqu’a 1h du matin! Je croyais que j’allais péter un plomb, moi qui essayais juste de dormir.

Arrivée a Skopje, capitale de la Macédoine, j’ai tout de suite eu envie de prendre un bus pour Belgrade, capitale de la Serbie, j’avais vraiment pas l’énergie de découvrir ce qu’il pouvait y avoir dans ce foutu pays. Depuis la veille déjà j’hésitais a rentrer en France, tellement je n’avais plus de motivation! Mais ça me rendait un peu triste quand même, je ne m’imaginais pas rentrer si tôt. Et puis j’ai réussi à contacter Viviane, qui tient la ferme en Serbie ; elle m’a dit que je pouvais venir tout de suite. Ok, c’est parti pour une nouvelle aventure et de nouvelles rencontres, ça m’a mis du baume au coeur. Et quand je suis arrivée, j’ai pensé que j’avais fait le bon choix, j’ai retrouvé le sens que je voulais donner à mon voyage. Chez Vivienne et Boudewijn.